Paracha Vaéra

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A la fin de la Paracha précédente, Moché, voyant que sa première démarche auprès de Pharaon s’était soldée par un durcissement de l’esclavage, avait adressé à D.ieu un cri de douleur : « Pourquoi as-Tu fait le mal à ce peuple ? Pourquoi m’as-Tu envoyé ? ». Au début de notre Sidra, D.ieu Se révèle à Moché et lui répond. Il lui promet la délivrance par 4 verbes différents : Il promet de « sortir » les enfants d’Israël Égypte, de les « sauver », de les « délivrer », et de les « prendre comme Son Peuple » sur le Mont Sinaï pour les conduire sur la Terre Promise. Moché et Aharon, se présentent à plusieurs reprises devant Pharaon. Ils exigent alors ainsi, au nom de D.ieu : « Libère Mon Peuple pour qu’il Me serve dans le désert !». A chaque fois, Pharaon refuse. Le bâton d’Aharon se transforme en serpent. Les sorciers égyptiens font de même, mais le bâton d’Aharon avale ceux des sorciers égyptiens. N’acceptant pas de libérer le peuple d’Israël, Pharaon va provoquer la déchéance de son pays. D.ieu envoie en effet une série de plaies ravageuses sur Égypte. Sept d’entre elles sont évoquées dans notre Paracha. L’eau se transforme en sang, des armées de grenouilles envahissent les terres, la vermine infeste les hommes et les animaux. Des bêtes sauvages envahissent les villes, la peste tue les animaux domestiques, les ulcères touchent les égyptiens. Lors de la 7ème plaie, le feu et l’eau s’unissent pour former des grêlons qui, en tombant, détruisent et brûlent récoltes et animaux. Malgré toutes ces plaies, rien n’y fait ; « le cœur de Pharaon s’endurci et il ne laisse pas partir les enfants d’Israël, comme D.ieu l’avait annoncé à Moché ».

 

La paracha Vaéra (Exode 6:2 – 9:35) contient des moments clés de la libération d’Israël de l’esclavage en Égypte, notamment les premières étapes du processus menant aux plaies infligées aux Égyptiens. Voici quelques points de réflexion théologique et midrashique :


1. Dieu révèle Son Nom

Dans Exode 6:2-3, Dieu dit à Moïse :

« Je suis YHWH. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme El Shaddaï, mais sous Mon Nom YHWH, Je ne Me suis pas fait connaître à eux. »

Commentaire :
Ce passage pose une question sur la nature de la révélation divine. Les patriarches ont eu une relation avec Dieu basée sur Sa promesse (brit, alliance). Cependant, ici, Dieu introduit une nouvelle dimension de Sa relation avec Israël : non seulement Il est le Dieu des promesses, mais Il est aussi le Dieu de l’accomplissement. Le Nom YHWH symbolise la délivrance et la fidélité active dans l’histoire.
Midrash: Les sages interprètent ce passage comme une progression dans la compréhension humaine de Dieu. Les patriarches avaient foi sans voir l’accomplissement final ; Moïse et Israël, eux, seront témoins de la puissance de Dieu en action.


2. Les « quatre langages de délivrance »

En Exode 6:6-7, Dieu promet :

« Je vous ferai sortir… Je vous délivrerai… Je vous sauverai… Je vous prendrai. »

Commentaire :
Ces quatre expressions de délivrance sont traditionnellement associées aux quatre coupes de vin de la soirée de Pessa’h. Elles symbolisent les étapes de la rédemption : (1) la libération physique, (2) l’émancipation spirituelle, (3) l’établissement d’une relation avec Dieu, et (4) l’intégration dans une mission collective comme peuple saint.
Réflexion spirituelle : Ce passage nous invite à réfléchir sur la libération personnelle et collective. Chacune de ces étapes est nécessaire pour parvenir à une véritable liberté, à la fois extérieure et intérieure.


3. Les Plaies et le Conflit entre Moïse et Pharaon

Vaéra introduit les premières plaies, qui révèlent la puissance divine face à l’entêtement de Pharaon.

Commentaire :
Chaque plaie démontre une leçon spécifique. Par exemple, l’eau transformée en sang attaque le Nil, une source vitale et un symbole de pouvoir en Égypte. Cela montre que ce que les Égyptiens vénéraient comme un dieu est, en réalité, sous le contrôle du Dieu unique.
Perspective hassidique : Les plaies ne sont pas seulement des punitions ; elles sont aussi des révélations pour les Égyptiens et pour les Israélites, leur montrant que le monde est dirigé par un Créateur unique et juste.


4. Le Durcissement du Cœur de Pharaon

Pharaon refuse de libérer les Israélites, même face à des signes évidents. Le texte mentionne à plusieurs reprises que Dieu « endurcit le cœur de Pharaon ».

Question théologique : Cela soulève une tension : où est le libre arbitre de Pharaon ?
Réponse des sages : Maïmonide explique que, parfois, Dieu retire à une personne sa capacité à se repentir pour lui permettre d’assumer pleinement les conséquences de ses actes. En durcissant le cœur de Pharaon, Dieu ne lui enlève pas son libre arbitre dès le départ, mais lui permet de persister dans son choix initial de refus, tout en démontrant Sa justice.


5. Le Lien avec l’Homme Moderne

Cette paracha nous interpelle sur des thèmes universels :

  • Les promesses et leur accomplissement : Comment réagissons-nous lorsque les promesses divines tardent à se réaliser ?
  • Les obstacles à la libération : Quels sont nos « Pharaons » intérieurs, ces résistances ou peurs qui nous empêchent de progresser spirituellement ?
  • Le rôle des miracles : Sommes-nous capables de reconnaître les « signes » dans nos vies et d’y répondre avec foi ?

Conclusion :
La paracha Vaéra est une invitation à réfléchir sur la nature de la rédemption, individuelle et collective. Elle rappelle que la délivrance divine ne se manifeste pas toujours de manière immédiate, mais qu’elle exige une foi constante, même face aux défis et aux résistances. Elle nous appelle à être attentifs aux signes de Dieu dans notre vie et à travailler activement à notre propre libération spirituelle

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